Le vernis aux ongles [fiction]

Gary S. et John B. (américains sud Mississipi ) sont au bal.
Loubiaska et Anouschkka salivent face à l'exotisme de deux marins d'un état sans mer, deux cow-boys poussièreux et avides de chair exemptes de sentiments et de notion de temps (toujours après demain jamais). Loubiaska et Anouschkka vont aller au bal. Bal sans table sans arbres sans lampions, bal sans tentes sans fin sans étoiles.
Il leur faut du vernis aux ongles, rutillant pour leur griffes innocentes. Ah ça non pas pour des caresses.
Loubiaska choisit le noir sangsue, Anouschkka le rouge corbeau. Elles assortissent leurs yeux aux bouts des doigts, leurs souliers aux éclats laqués, et partent battre le pavés dans des bras inconnus.
Dans des bras chauds sans les draps, dans des rondes vides à deux, dans des merlans qui font fi des amoureux.
C'est peu commode, les rubans dégringolent des chevelures trop courtes ou trop fines, les filles de l'ère s'en mordent les doigts, écaillent les trois couches.
Elles n'iront pas au bal.
-pamphlet sans queue ni tête contre rien ou alors les garçons ou alors apologie cosmétique ou rien du tout sans l'air de rien du tout             -

Comments

[LÖu]

ah pour ça!
[l'autre jour je dansais pieds nus et le vernis rouge, écailles sur les estro-pieds]
chevelure.. vivement!